vendredi 6 août 2010

NIGER : Retour en grâce de Salif Diallo ?

par L'Observateur Paalga
L’événement aurait dû être célébré ce jeudi 05 août avec tout le faste qui lui sied, à travers monts et vallées, mais l’histoire nous donne rendez-vous dans la cité de Sya, le 11 décembre prochain, une fois encore ; en effet après le Bénin le 1er août et le Niger le 03 août, le « Pays des hommes intègres », jadis Haute-Volta, accéda à la souveraineté nationale le 05 août 1960. Cinquante années se sont donc déjà écoulées après la proclamation solennelle du président Maurice Yaméogo qui nous ouvrit la voie de l’indépendance.
Depuis, cher cousin, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et, conjoncture oblige, le 05 août sera consacré à une simple prise d’armes bien arrosée dans tous les sens du terme, et la fête nationale, instituée le 11 décembre. Cette année donc, le cinquantenaire de notre indépendance sera célébré à ladite date dans la capitale des Hauts-Bassins qui fait sa toilette depuis bien des mois pour recevoir les convives de toutes les contrées. Sans doute y seras-tu avec la forte délégation des tambouriniers et danseurs qui partiront de Laye pour commémorer cet événement, lequel se veut tout aussi culturel que politique.
En tout cas, passée la campagne agricole, rien ne t’interdit d’être à ce rendez-vous de l’histoire, les promesses des champs t’y autorisent. En attendant, cher cousin, retour sur cette inoubliable date du 05 août 1960 pour entendre de nouveau le premier président de la Haute-Volta indépendante : Proclamation de l’indépendance Aujourd’hui, 05 août 1960, à 0 heure, au nom du droit naturel de l’homme à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, je proclame solennellement l’indépendance de la République de Haute-Volta. Neuf siècles d’histoire ont révélé au monde la valeur morale de l’homme voltaïque. Au nom de cette morale à partir de laquelle nous voulons bâtir notre nation, j’exprime ma profonde reconnaissance à tous les artisans de notre indépendance nationale.
A la France, au général de Gaulle, dont le courage et la magnifique lucidité lui valent l’immortalité devant l’histoire, à toutes les nations qui nous assistent, au clergé qui fournit à ce pays sa première élite avec les moyens du bord, aux professeurs français qui, patiemment, ont façonné les responsables de ce pays, à nos chefs traditionnels qui ont su sauvegarder l’intégrité de notre Etat contre les atteintes de l’extérieur, aux anciens combattants et anciens militaires, toujours fidèles à l’honneur, à tous nos parlementaires, aux militants politiques de tous les échelons, aux vaillants combattants qui sont morts pour le triomphe de notre liberté, j’adresse, au nom du gouvernement, l’hommage de ma profonde gratitude. Vive la Haute-Volta indépendante, vive la France, vive la fraternité des peuples de la terre !
Ainsi donc avait parlé l’homme court de Koudougou, Maurice Yaméogo, à qui tous les Burkinabè d’hier et d’aujourd’hui doivent un vibrant et éternel hommage. Mais qu’avons-nous fait de cette indépendance ? Question, sans doute, sur laquelle je reviendrai, cher Wambi, le temps que les historiens et les politiques épuisent leurs cartouches. Car il tombe toujours des cordes sur les rives de nos vieilles Volta ou, si tu préfères, du Nakambé, du Mouhoun et du Nazinon. D’ailleurs voudrais-tu en savoir davantage que les résidants des régions du Centre-Est et du Plateau central, qui subissent depuis bientôt deux semaines la furie des eaux, s’y prêteraient.
Mais pas plus que l’ASECNA, dont je t’invite, ci-après, à prendre connaissance des relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 29 juillet au mercredi 04 août : Dori = 35,1 mm ; Ouahigouya = 48 mm ; Ouagadougou-aéro = 124,4 mm ; Dédougou = 50,7 mm ; Fada N’Gourma = 123,5 mm ; Bobo-Dioulasso = 29,8 mm ; Boromo = 63,8 mm ; Pô = 34,1 mm ; Gaoua = 10, mm ; Bogandé = 75,8 mm. Cela dit, cher cousin, c’est ce week-end à 9 h 00 GMT à la maison du Peuple, à Ouagadougou, que sera entonné l’hymne du progrès, pour ne pas dire le credo du CDP à la faveur de son IIIe Congrès extraordinaire, tant attendu aux quatre coins du Faso.
Une grand-messe qui réunira, m’a-t-on dit, quelque 4 000 participants. A l’évidence, la présidentielle du 21 novembre s’invitera aux débats, avec l’investiture du candidat Blaise Compaoré. Heureuse coïncidence peut-être, elle marquera aussi le retour solennel de Salif Diallo, notre ambassadeur à Vienne, parmi les siens. Je n’ose pas revenir sur les circonstances de sa disgrâce, mais l’on estime son retour en grâce opportun à la veille de la campagne électorale.
Mais quel rôle y jouerait-il si jamais l’onction suprême était effective, du moment que la direction de l’équipe de combat a déjà échu à Assimi Koanda, le directeur de cabinet du grand sachem ? Nous en saurons certainement davantage dès la fin du congrès, prévue pour ce samedi 07 août à 10 h 00, toujours à la maison du Peuple. En attendant, cher cousin, nous sommes en plein dans le printemps des plantations d’arbres, comme tu peux le constater dans toutes nos régions.
En ces jours où nous soufflons les 50 bougies de l’indépendance de notre pays, nous ne pouvons qu’avoir une pensée pour feu le Président Maurice Yaméogo, qui en a eu l’initiative dès 1960. Ceux d’un certain âge se souviennent encore de son message, diffusé tous les soirs après le journal parlé, invitant les gens à planter chacun un arbre. Lui-même en a donné l’exemple le jour de l’indépendance. Je me souviens encore, comme si c’était hier, que des essences tels les neems et les Gbélina (mélina) firent leur entrée, fulgurante, dans la flore burkinabè à cette époque-là.
Aussi dois-je te rappeler, cher Wambi, qu’avant ça les gens avaient cette mentalité selon laquelle, qui plante un arbre ne voit jamais son ombre. Si bien que ces nombreux caïlcédrats centenaires qui bordent encore nos routes, et dont nous continuons aujourd’hui à bénéficier de l’ombre, furent plantés pendant l’époque coloniale, parfois au moyen de la contrainte de la cravache. Certains en gardent toujours un mauvais souvenir. Seuls les administrations, les cercles et les domaines des pères blancs eurent le privilège des premiers plans importés, tels les flamboyants, qui envahirent ensuite la cité.
Eh bien ! cher cousin, cette année encore, la tradition a été respectée au « Pays des hommes intègres », et depuis le début de la semaine qui s’achève, députés et membres du gouvernement se succèdent à Bissiga, dans l’Oubritenga, pour apporter leur précieuse pierre à la lutte contre l’avancée du désert et le réchauffement climatique. Ce dimanche 08 août, Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre ci-après le carnet secret, sera, elle, du côté de Zagtouli pour jouer sa partition aux côtés de l’Amicale des résidants de la cité relais. Rendez-vous à 6h 30.
n Il est des établissements scolaires qui ne font pas beaucoup de bruit, qui, sans tambours ni trompettes, apportent leur précieuse pierre à l’édification d’une école burkinabè de qualité. Sont sans doute de ceux-là le lycée technique Charles-Lavigerie, qui bosse sous l’ombre tutélaire de l’Eglise. Cette année encore, il a obtenu des résultats honorables au bac G2 (82%) et au bac G1 (75%) ; fruits, on l’imagine, des efforts conjugués de tous les maillons de la chaîne éducative (enseignants, élèves, administration, parents d’élèves, etc.).
Hélas, un climat social malsain vient entacher ce beau tableau : depuis le 26 juillet 2010, une dizaine de professeurs vacataires, dont des représentants du personnel, ont en effet été remerciés par la direction pour, dit-on, des besoins de “réorganisation”. C’est en fait l’aboutissement de relations plutôt tendues entre la patronne et une partie des travailleurs, qui l’accuse, pêle-mêle, de coupures abusives de salaires ; de fautes de gestion ; d’être réfractaire au dialogue, etc.
Le torchon brûle donc actuellement entre les deux parties, certains professeurs menaçant même de rendre leur tablier en guise de solidarité avec leurs collègues licenciés si une solution n’est pas trouvée à la crise. Espérons donc que les différents protagonistes finiront par trouver un terrain d’entente, dans l’intérêt bien compris de l’école et des élèves.
Tous les jours que Dieu fait, d’honnêtes citoyens se font plumer proprement par des sans-foi ni loi qui font de la cybercriminalité un business, un métier. Ces criminels ne sévissent plus seulement en Occident, qui est à la pointe de la technologie, ils sont aussi et surtout dans nos murs. Et ce n’est certainement pas Hamado Ouangrawa, journaliste de son état, ancien secrétaire général du ministère de la Communication, de la Culture et du Tourisme, et ancien directeur général de la RTB, qui dira le contraire, lui qui a vu dans la matinée du 04 août dernier sa boîte e-mail bloquée avec en sus un message annonçant qu’il a été victime d’un vol à Londres et sollicite de quelques généreux donateurs, sept cents (700) euros remboursables une fois qu’il sera de retour au Burkina.
Naturellement l’intéressé, qui s’est rendu compte de la supercherie, dément avec la dernière énergie ce message mensonger, dénué de tout fondement. Non seulement il n’a pas été à Londres, puisqu’il est à Ouagadougou, mais il n’a aucun problème de ce genre. C’est dire que chacun doit redoubler de vigilance pour ne pas se faire arnaquer par cette nouvelle race de rapaces.
Un essaim d’abeilles s’en prenant à un groupe de personnes pour telle ou telle raison, rien d’étonnant à cela. Mais que celles-ci choisissent leurs deux cibles parmi toute une colonie de touristes a certainement de quoi faire jaser ; c’est ce qui s’est produit la semaine dernière, au cours d’une visite qu’effectuaient des colons étrangers sur le site des Cascades de Banfora. Alors que deux d’entre eux (une fille et un garçon) s’étaient momentanément écartés du groupe, ils furent assaillis par ces bestioles, qui leur firent passer de très mauvais moments, puisqu’ils ont dû être évacués dans un centre de soins. Et depuis, que de commentaires ; si d’aucuns disent que cela est sans doute dû au parfum des victimes, d’autres parlent de conséquences de la transgression des us du site. Ce qui est sûr, c’est que les pauvres garderont un mauvais souvenir de cette excursion.
Après 11 années notamment de promotion des droits de l’enfant par le football, le CERESSE passe à la vitesse supérieure : ce centre, qu’anime Zaïdi Compaoré, ouvre en effet son académie de football au profit des enfants de 11 à 16 ans. Les inscriptions ont débuté ce jeudi, 05 août 2010, à la porte officielle du stade municipal de Ouagadougou de 08 h 00 à 14 h 00 et se poursuivent jusqu’au samedi 04 septembre. Zaïdi Compaoré est, entre autres, ancien joueur international des Etalons du Burkina, ex-entraîneur national des Etalons cadets, moniteur de sport dans l’Armée et consultant de la TNB en football. Les parents qui voudraient ajouter une corde à l’arc de leurs enfants en sont informés.
Le prix de la tonne de ciment vient de subir une hausse de 6 000 FCFA à l’usine. Du coup, les commerçants ont aussi réajusté les coûts pour maintenir leur marge bénéficiaire. Un commercial que nous avons joint au téléphone pour nous enquérir des raisons d’une telle augmentation nous a, par mesure de prudence sans doute, renvoyé à la Direction générale, qui n’était pas de service hier. Néanmoins, notre interlocuteur confirme l’information relative à la nouvelle mesure. Voilà qui va encore contribuer à rendre la vie chère vu que les prix des produits de première nécessité ne font qu’augmenter au grand dam des consommateurs.
Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car « l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude… »

Passek Taalé,
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