lundi 25 juillet 2011

Au Togo, « Tribune d’Afrique » croit en sa victoire contre Mey Gnassingbé

(Afriscoop 25/07/2011)

(AfriSCOOP Lomé) —Le 14 juillet dernier, le journal « Tribune d’Afrique » a été fixé sur son sort, dans le cadre du bras de fer qui l’oppose en seconde instance à Mey Gnassingbé. Une décision qui oppose le bon et le mauvais, si l’on s’en tient à la réaction de notre confrère, après l’arrêt de la Cour d’appel de Lomé. Voici in extenso le communiqué produit à ce titre par l’éditeur de cet organe d’information, Carmel Max-Savi, qui compte se pourvoir en cassation.
« Le verdict prononcé contre « Tribune d’Afrique » dans le procès qui l’oppose à Mey Gnassingbé, frère du président de la République du Togo et Chargé de mission à la présidence de la République nous a, aussitôt annoncé, plongé dans une apoplexie calamiteuse qui s’ajoute à l’indignation initiale après la ridicule forfaiture de la première instance.
Elle avait condamné le journal dans un précédent procès, sans assistances juridiques et au bout de 15 minutes, dans la précipitation, à 100.000 euros d’amende et avait, contre la Constitution et toute législation en vigueur dans le pays, décidé de la suspension définitive de ses parutions en République du Togo.
Nous avons appris avec consternation et incompréhension le verdict de la Cour d’Appel de Lomé, ce 14 juillet 2011 concernant ladite affaire qui, tout en infirmant les décisions de la première instance, maintient des condamnations injustifiables et éliminatoires. Elle a condamné le journal à 10 millions de fcfa d’amende et à une suspension provisoire de trois mois, oubliant que depuis près d’un an, « Tribune d’Afrique » était interdit de parution. Si nous nous réjouissons de la réduction sensible de l’amende, de 100.000 euros à 15.000 euros, signe d’une contrariété affichée, nous restons confusément scandalisés par une telle amende, à la fois irréaliste et disproportionnée, excessive et punitive.
Après une longue concertation entre la Rédaction togolaise du journal, la Direction de publication et les divers organes, nous avons décidé de nous pourvoir en cassation. Nous avons instruit aussitôt Me Gil-Benoît Afangbédji et ses collaborateurs de demander sans délai la levée provisoire des 3 mois de suspension à compter de ce jour. Nous dénonçons un refus de la part de la justice togolaise de voir la réalité en face et de prononcer un relax comme l’y avaient exhorté le Président « d’Avocats Sans frontières France », Me Jean-François Canthier, venu en personne à Lomé, le Secrétaire Général de « Reporters Sans Frontières », François Julliard de même que notre conseil de défense et les organisations de presse du Togo et du Bénin.
Nous contestons de fait des influences et manipulations de mains politiques, évidemment invisibles mais autrement puissantes. Nous promettons d’aller jusqu’au bout, d’épuiser toutes les voies de recours nationales, régionales et internationales afin que triomphe la vérité, pour que s’en sorte, renforcée la liberté de la presse au Togo et en Afrique.
« Tribune d’Afrique » sur plusieurs fronts pour sa cause
Revenu subitement à Paris où nous attendions le verdict, nous avons décidé d’entamer personnellement sans délai des rencontres à Paris, à Londres, à Berlin et à Bruxelles avec nos divers partenaires. Nous échangerons dans la foulée avec nos divers soutiens directs, notamment « Reporters Sans Frontières », « Avocats Sans Frontières », « Media Legal defence Initiative », l’Union des Professionnels des Médias du Bénin, « Sos Journalistes en danger au Togo », de même qu’avec l’Union des Journalistes Indépendants du Togo et le Conseil National des Patrons de Presse à Lomé. Ainsi qu’avec la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication du Bénin, et d’autres encore pour décider des actions actuelles et futures à mener.
Nous rassurons les lecteurs de « Tribune d’Afrique » que le combat pour la démocratie, la bonne gouvernance, l’Etat de droit et le respect de la dignité humaine qui a motivé notre dynamique éditoriale depuis 6 ans sera maintenu. Notre équipe togolaise est au travail pour une relance rapide qui réponde aux attentes et à l’ardent souhait de notre immense lectorat togolais. Notre attachement à la déontologie et au professionnalisme reste intact. Une disposition comptable spéciale sera mise en place d’ici trois mois pour permettre à nos abonnés, près de 400, de reprendre leur traitement en cours sans être obligés de payer des frais supplémentaires. Votre journal reviendra bientôt, plus en forme que jamais.
Nous remercions toutes les ambassades qui à Lomé nous ont soutenus, rendons un hommage mérité et sans limite à Me Afangbédji pour le professionnalisme et la compétence dont il a fait preuve pour faire infirmer la décision de la première instance. Nous remercions la presse togolaise pour sa mobilisation sans faille et son soutien vachement apprécié.
Nous appelons les uns et les autres à la vigilance et à la prudence pour que cette victoire qui s’annonce par le rejet de la Cour d’Appel de la décision de la première instance soit celle de la démocratie, des médias, de la société civile, bref, la victoire de tous ».

par Francis AMOUZOU, La Rédaction AfriSCOOP à Lomé ©
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